Revenu de l'enfer, le trio sort un album quasi engagé avant de triompher dans des stades à leur démesure.
Au début des années quatre-vingt, ils n’étaient sans doute pas nombreux à prédire un tel avenir à Depeche Mode, un groupe anglais né avec la mode de la pop synthétique et porté par quelques hits particulièrement bien troussés pour se déhancher : Just Can’t Get Enough, Master And Servant… Ils ont vendu 100 millions d’albums et leur venue en ville met désormais en ébullition l’un des plus vastes palaces parisiens, le Peninsula. Un étage leur est même réservé, où, après avoir montré plusieurs fois patte blanche, on peut s’entretenir avec l’un des musiciens. Il est vrai que les trois dates françaises de l’été s’annoncent comme événementielles et que le nouvel album, « Spirit », flirte avec une thématique bien à propos en cette époque di fficile : notre destinée.C’est avec le charismatique Martin Gore, guitariste et principal artisan des chansons de Depeche Mode, que nous nous entretenons. « J’ai écrit Where’s The Revolution avant l’élection de Donald Trump et le Brexit, deux choses que je n’aurais jamais imaginées, même s’il existait de nombreux signes avant-coureurs. Ces deux événements récents m’ont déconcerté, mais je pourrais aussi évoquer la crise en Syrie ou ce Moyen- Orient qui ne cesse de s’e ffondrer. People Are People était aussi politique, je m’interrogeais sur ce qui pouvait bien nourrir la haine entre des peuples. Dans New Dress, je m’inquiétais sur l’importance démesurée de la mort d’une princesse qui obscurcissait tout le reste. La frustration et la colère que des gens peuvent avoir vont souvent dans une mauvaise direction, le populisme excessif est dangereux. Le système doit changer, oui, mais cela doit-il passer par des émeutes dans la rue ? Non. Ce serait criminel pour un groupe comme nous d’ignorer tout cela. »Depeche Mode n’a jamais voulu faire carrière, Dave et Martin ont d’ailleurs passé des années dans le brouillard, opiacé pour le premier, éthylique pour le second. Mais s’ils sont devenus l’un des groupes les plus importants du monde, c’est grâce à la qualité de leurs propositions, et aussi peut-être de cette évidence : les chansons qui comptent ne peuvent ignorer leur époque. Elles en témoignent.En concert le 12 mai à Nice (06), le 29 à Villeneuve-d'Ascq (59) et le 1er juillet au Stade de France à Saint-Denis (93).Par Christian Eudeline
mercredi 3 mai 2017
20170503 - Musique Depeche Mode s'engage contre la haine - Vsd
Musique Depeche Mode s'engage contre la haine - Vsd
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