dimanche 7 mai 2017

20170507 - Hier soir à Stockholm… Depeche Mode

Hier soir à Stockholm… Depeche Mode




David Gahan du groupe Depeche sur la scène de la Friends Arena de Stockholm. TT News Agency/Reuters

Hier soir à Stockholm… Depeche Mode

Paris Match||Mis à jour le 

Le groupe de Dave Gahan et Martin L. Gore donnait le coup d’envoi de son «Global Spirit tour» dans la capitale suédoise. Nous y étions.
Il y a quatre ans, c’est en France que Depeche Mode avait décidé de lancer sa tournée mondiale. Cette fois, Dave Gahan, Martin L. Gore et Fletch ont pris leur quartier à Stockholm au sein de l’immense Friends Arena, un stade de foot couvert, pouvant accueillir près de 50 000 personnes. A 21h précises, les lumières s’éteignent pour laisser place à une vidéo projetée sur l’écran de fond de scène reprenant la pochette de «Spirit» dernier album en date du trio. Martin L. Gore lance les premières notes de «Going Backwards» dans une pénombre volontaire, avant que la foule ne découvre Dave Gahan perché au-dessus des musiciens.

 


Démarrage en douceur donc, avec un son métallique qui manque clairement de puissance. Gahan rejoint ses complices sur le devant de la scène, tombe sa veste pailletée, avant d’attaquer «So much love» qui souffre pareillement d’un manque cruel de dynamique. Les visuels et les vidéos tout en noir et blanc ne font qu’accentuer cette froideur, prolongée avec la chanson «Barrel of a gun» - pas franchement évidente pour faire chavirer les foules.



Sentant cette moiteur dans la salle, Gahan se démultiplie pour embarquer le public avec lui : alternant pas de danses sexy et combats avec son pied de micro, il se déhanche d’un bout à l’autre du stade pour mieux partir au combat. Armé de sa guitare en forme d’étoile, Martin. L. Gore n’a pourtant pas l’air de paniquer. Car dès la quatrième chanson, la situation s’améliore grandement. Les écrans adoptent la couleur permettant de mieux voir ce qu'il se passe sur scène. «In your room» sera le premier grand moment de la soirée. Conçu comme une montée en puissance, le titre permet de renouer avec l’immense Depeche Mode des années 90, ce groupe fracturé, tout en excès, créant une relation quasi-mystique avec son public.

L’impression de puissance sera accentuée avec le titre suivant «Word in my eyes» qui permet enfin à la foule de rugir. Pour «Cover Me» Dave Gahan utilise l’immense avancée qui fend la foule afin de mieux faire participer les Suédois. Mais la claque qui arrive va définitivement faire basculer le show. Gahan sort de scène laissant la place de chanteur à son complice le temps de deux morceaux. Ce sera d’abord «Home», tiré du crépusculaire «Ultra» puis «A question of lust» chanté à l’unisson avec les spectateurs, dans une version piano / voix.



Une version extatique de "Enjoy the Silence"

Après ce climax, Depeche Mode revient à «Spirit», histoire de faire redescendre un peu l’ambiance. Le contraste entre titres récents peu joués encore et hymnes des années 80 / 90 est saisissant. La foule ne réagit que sur les antiquités et se montre plutôt de marbre sur les nouveautés. Est-ce là une manière de transformer Depeche Mode en dinosaure de la pop ? L’autoroute à tubes qui démarre va encore plus accentuer ce sentiment.

Durant les dernières 45 minutes, Depeche Mode aligne une série de hits qui vont faire danser le stade dans une ambiance digne d’une finale de coupe de monde. Plus besoin d’artifice, de vidéos ou d’écrans géants. Les 50 000 spectateurs rugissent sur «Everything Counts», enchaîné avec le trop rare «Stripped». Deux coups de massue ensuite : une version extatique de «Enjoy the Silence» et un «Never let me down again» rugissant. Nostalgie, quand tu nous tiens… Le groupe sort de scène au bout d’une heure et demie de concert. Pour revenir avec un long rappel unique.

Il y aura notamment la ballade «Somebody», madeleine des années 80, chanté par un Martin L. Gore ému. Puis une reprise un peu convenue du «Heroes»  de David Bowie. Avant de conclure les débats sur «Personal Jesus», plus pertinent que jamais en cette époque trouble. En deux heures, Depeche Mode a donc fait souffler un grand froid sur Stockholm avant de mettre la machine en marche et de se muer en véritable groupe de stade, prêt à réchauffer la planète pop. Si scéniquement le show semble plus taillé pour les salles comme Bercy, le répertoire, lui, est clairement destiné aux foules. «Music for the masses» était le titre d’un album de 1987. Trente ans plus tard, Depeche Mode y est plus que jamais parvenu.

En concert en France le 12 mai à Nice (stade Charles Ehrmann), le 29 à Lille (stade Mauroy) et le 1er juillet à Paris (Stade de France)

Set list du 5 mai, Stockholm, Friends Arena

1/ Going backwards
 2/ So much love
 3/ Barrel of a gun
 4/ A pain that I’m used to
 5/ Corrupt
 6/ In your room
 7/ World in my eyes
 8/ Cover me
 9/ Home
 10/ A question of lust
 11/ Poison heart
 12/ Where’s the revolution
 13/ Wrong
 14/ Everything Counts
 15/ Stripped
 16/ Enjoy the silence
 17/ Never let me down again
 18/ Somebody
 19/ Walking in my shoes
 20/ Heroes
 21/ I feel you
 22/ Personal Jesus

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